La demande des VTC d'obtenir une tarification de base qui pérennise leur activité et l'équilibre financier de celle-ci à volume de travail raisonnable me semble tout à fait légitime.

Dés l'apparition de cette nouvelle forme "urbaine" d'accompagnement, cela était bien prévisible pour les raisons suivantes:

- 85% des couts de revient d'une opération de transport routier sont représentés par des postes incompressibles (salaire, carburant, assurances, achat véhicule, maintenance,...) qui s'impose à l'exploitant. La seule variable possible est un surinvestissement du conducteur qui accepte de fournir un volume d'heures pour un salaire ne correspondant pas à ce volume.

-La concurrence entre les plateformes incitent celles-ci à attirer le plus grand nombre de conducteurs - exploitants en leur faisant miroiter un rémunération intéressante, mais en ayant fixer eux-mêmes leur marge de fonctionnement. Un miroir aux alouettes qui incitent donc les conducteurs à accumuler les courses non équilibrées économiquement pour pouvoir se verser un salaire "décent".

- Il n'y a pas de vente à perte juridiquement parlant mais une incitation à accumuler les prises en charge au détriment de la sécurité de l'accompagnement par exemple par une sur-fatigue du conducteur, ou des impasses financières sur l'entretien, des pneumatiques ou de la réparation à effectuer sur le véhicule.

A ce point de vue le législateur pour ce qui concerne le transport routier de marchandises avait dans le passé relevé ce danger en interdisant la pratique de coût de traction en dessous d'un prix minimum.

L'idée d'un tarif minimum acquise, l'on est en droit de se poser la question de la similitude de ce qui existait avec le tarif des taxis déterminés dans chaque champ départemental de compétences par les Préfets.

Comme si l'on revenait à ce qu'il avait été prévue par le législateur avec un avantage beaucoup plus effectif en matière de transport public, celui de couvrir la totalité du territoire 24H/24 en obligeant d'une certaine manière le détenteur d'une licence à répondre aux demandes de transport ce qui n'est pas le cas pour les plateformes.

Trouver un VTC à Moulins à 2H00 du matin, n'est pas pour le moment d'actualité!!

Le challenge est donc, tout en reconnaissant, l'apport socialement interessant des plateformes aux différents schémas de transport public, à instaurer une tarification minimale, en fixant un cadre de rémunération minimale à servir aux conducteurs exploitants au titre premier de la sécurité, à charge pour les plateformes ensuite de trouver un équilibre financier par une différentiation sur leurs capacités de réaction, la couverture du territoire, et d'assumer donc ainsi leur business sans faire peser leur pérénité sur la "sueur" du conducteur.

Une juste répartition des risques en quelque sorte.

PL BERGE-LEFRANC

Kangaroo Consult

VTC : un tarif minimum qui rappelle ceux des taxis