Semaine de l'accessibilité à l'emploi des personnes handicapées: Les freins du trajet travail

6% est la proportion minimale légale que toute entreprise devrait compter dans ses effectifs salarié de personnes en situation de handicap.

Malheureusement beaucoup d'entre elles préférent payer la pénalisation que de mettre en place une vraie politique de l'emploi adapté aux personnes en situation du handicap, même si les situations d'accueil s'améliorent, la crise est passée par là et le nombre d'embauches baisse sensiblement.

Au delà des dispositifs d'aide à l'adaptation du poste de travail et le travail intense d'accompagnement que réalise les organismes de tutelles (AGEFIPH, CCI, MDPH, POLE EMPLOI,...), un des freins pourtant majeur est traité en dernier une fois la personne recrutée mais assez important pouvant remettre en cause au dernier moment l'embauche définitive du salarié ou parfois dans les premiers jours d'exécution du contrat de travail.

Durant mon expérience opérationnelle, combien de fois ai je eu au téléphone des personnes handicapées, m'expliquant qu'il avait une opportunité de poste mais que le siége de l'entreprise étant situé en dehors d'une zone desservie par des transports publics adaptés ou accessibles aux PMR, il leur était quasiment impossible de rejoindre 2 fois par jour et aux heures de pointe leurs postes de travail, soit par impossibilité opérationnelle et/ou financiére car eles étaient obligées d'utiliser des moyens privés de transport dont le coût amputait une partie importante du salaire qu'elle allait générée dans la journée de travail.

D'un autre coté et compte tenu du coût de l'immobilier ou du besoin de surfaces importantes de bureau ou d'exploitation, et c'est bien normal, les entreprises se positionnent à l'extérieur des hyper-centres non desservis, parfois aussi pour des conditions économiques d'accueil plus favorables dans des communes périphériques.

Bien sur,  le développement des transports adaptés et accessibles devraient combler dans l'avenir ces lacunes mais elles restent trés importantes, représentant un vrai frein à l'emploi, d'autant que le probléme de compétence d'une autorité organisatrice à l'autre, interdit les parcours sur le territoire des deux entités.

Exemple entre une commune dont les transports dépendent d'un Conseil Général et limitrophe d'une Communauté Urbaine ou les transports de l'un ne peuvent administrativement se rendre sur l'autre.

Un autre frein plus pervers, vient de l'accroissement dans les centrales de réservations de transport adapté spécialisé du phénoméne de saturation des services pendant les heures de pointe, issue de la volonté de mutualisation et de covoiturage du prestataire qui peut déstabiliser ou interdire en cours d'année le parcours pour un motif travail.

Exemple: Engagement du service d'accompagner Mr X à 8H chaque jour à son travail, mais un nouveau client et l'effet de groupage favorisant le co-voiturage va décaler la prise en charge de Monsieur X de 8H à 8H30 ce qui va engendrer pour lui un retard à son poste de travail .

Il arrive parfois que certains transports soient au cours de la semaine rendu impossible, un aller sans retour, alors qu'il était prévu, ce qui,à moyens ou véhicules constants pour l'opérateur, remet en question complétement l'accompagnement et la tenue du poste.

Chez Kangaroo Consult, nous aidons à la mise en place  l'Entreprise et le salarié ou les catégories de salariés, de plans de déplacement utilisant, pour des raisons de coût répétitif et moindre pour l'usager les transports publics, en les combinant si nécessaire avec des moyens privés mutualisés soit au niveau de l'entreprise avec d'autres catégories de salariés, soit au niveau des employeurs d'un même hinterland.

Le coût de ces plans de transport d'entreprise ont l'avantage de pouvoir venir en diminution de la contribution sur les salaires versée par les entreprises pour le financement des transports publics, ce qui n'est pas anodin.

IL est dommageable que les efforts du salarié handicapé dans sa quête d'emploi et les innombrables freins qu'il a à subir dans son parcours vers l'emploi soit détruit par le simple fait de l'accompagnement. Malheureusement ce n'est pas d'ailleurs le seul champ de vie dans lequel nos concitoyens handicapés rencontrent autant de difficultés